Dans son Observatoire 2010, l’AFNIC, en charge de la gestion de l’extension nationale, recense presque 1,9 million de noms de domaine déposés en « .fr » (+300 000 sur un an, 21%). L’année 2011 sera chargée.
Le “.fr” serait relativement épargné par la crise, selon l’AFNIC.
La quatrième édition de l’Observatoire du marché des noms de domaine, publié par l’association en charge de la gestion de cette extension, en recense 1,9 million en circulation (1 870 000 pour être précis).
On arrive presque à la barre des 2 millions (pour rappel, le premier million avait été atteint mi-2008).
C’est une progression de 21% en un an (correspondant à un volume global de 300 000 dépôts).
En France, un nom de domaine sur trois est déposé sous l’extension nationale (33%), derrière le .com (43%).
“Le .fr conserve une avance de 10 points par rapport à la moyenne des extensions”, commente l’AFNIC.
Une manière de présenter un certain dynamisme de l’activité mais on reste très loin des performances de notre voisin allemand (13,6 millions de noms de domaines en “.de”).
“Nous avions observé un ralentissement assez marqué de la croissance en 2009 (seulement +10%). Mais nous revenons à un niveau de 20% que nous avons connu auparavant”, commente Patrick Maigron, enseignant-chercheur à Telecom Sud Paris en présentant l’Observatoire au nom de l’AFNIC.
Qui dépose les noms de domaine en France ? Depuis la libéralisation du “.fr” survenue en juin 2006, les particuliers ont pris du poids (40%) et la vague des auto-entrepreneurs pousserait dans ce sens.
Au niveau professionnel, plus de trois quart des entreprises et des marques françaises disposent d’un nom de domaine en .fr.
C’est un bon réflexe mais comment capitaliser sur cet actif ? De source Eurostat, la France bien placée pour l’accès haut débit en entreprise (+10 point par rapport à la moyenne européenne).
Mais, à l’inverse, nous avons 10 points de retard par rapport à la moyennne de l’UE en ce qui concerne la création de sites professionnels voire BtoB (transactionnels).
D’un point de vue géographique, on observe une corrélation entre zones urbaines (source d’activité économique dense) et dépôts de noms de domaine. Ainsi, Paris intra muros concentre 20% des dépôts noms de domaines (40% pour l’Ile-de-France).
Sur l’année écoulée, on recense 21 000 “.fr” déposés depuis les pays étrangers (essentiellement des entreprises). Depuis mars 2010, les Français résidant à l’étranger peuvent accéder à un “.fr”.
L’AFNIC recense 800 bureaux d’enregistrement proposant le dépôt de noms de domaine en “.fr”.
Cela représente une baisse de 8% par rapport à l’année dernière.
15% d’entre sont localisés à l’étranger (principalement dans l’UE).
“Le nombre de bureaux d’enregistrement diminue mais cela ne veut pas dire forcément qu’il y a eu une faillite de la société”, nuance Loïc Damilaville, Directeur général adjoint de l’AFNIC. “Certains prestataires de services Internet préfèrent sous-traiter le dépôt de noms de domaine et mutualiser les ventes.”
Le tarif médian d’un nom de domaine reste stable : 12 euros HT. Mais il existe une énorme amplitude de marché en fonction des prestations et des segments de marché visés (de 5 à 160 euros HT).
En termes de perspectives et de structuration de marché en France, le cadre juridique des noms de domaine va probablement bouger d’ici mi-2011, prévient Mathieu Weill, Directeur général de l’AFNIC.
Un grand pas a été effectué en mars 2010 avec la désignation officielle de l’AFNIC comme office d’enregistrement (registry) de l’extension du .fr pour une durée de sept ans.
Mais une récente décision du Conseil Constitutionnel bouleverse la donne. L’article L.45 du Code des postes et télécommunications, portant sur le cadre légal des noms de domaine, a été déclaré inconstitutionnel.
Le Parlement est invité à remodeler ce texte d’ici juillet 2011 “afin qu’il prenne en compte la liberté d’expression et d’entreprendre”.
Autre modification non négligeable d’ici fin 2011: il est prévu de libéraliser le “.fr” à un niveau européen et d’élargir le spectre géographique des dépôts à l’ensemble des registrars présents dans les 27 pays membres de l’UE.
Parallèlement, l’ICANN, structure de droit californien pour la gouvernance Internet dans le monde, poursuivra son processus d’ouverture à de nouvelles extensions.
Le premier jet de dépôts de dossiers est attendu dans le courant du deuxième semestre 2011. Le projet .Paris, soutenu par la Mairie de Paris (avec l’AFNIC comme prestataire technique), devrait en faire partie.
Mais il faudra prévoir un budget d’un million de dollars pour qu’il se concrétise (rien que les frais initiaux de dossiers ICANN s’élèvent à 185 000 dollars).
Source: IT espresso