La maîtrise des techniques avancées de gestion de noms de domaines de premiers niveaux constitue l’une des conditions sine qua non de la promotion de technologies de l’information en Afrique et particulièrement dans notre pays. Le plaidoyer est mené par le directeur de la communication de l’Organisation panafricaine des noms de domaines de premier niveau (AFTLD), Alioune B. Traoré. C’était à l’ouverture de l’atelier régional de formation sur la gestion des noms de domaines africains qui se tient depuis hier à l’Agence de gestion des technologies de l’information et de la communication (AGETIC). Le thème retenu est : « améliorer la gestion d’Internet en Afrique ».
La cérémonie d’ouverture de la rencontre était présidée par le secrétaire général du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies, Cheick Oumar Maïga. Elle s’est déroulée en présence du directeur général adjoint de l’AGETIC, Mohamed Hady Diallo, du représentant de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Emmanuel Adjovi, des représentants des partenaires techniques et financiers et nombre de personnalités. Plus d’une cinquantaine de responsables en charge de la gestion des noms de domaines de premier niveau venant de différents pays africains prennent part à la rencontre. L’objectif de celle-ci est d’améliorer le fonctionnement et la gestion des noms de domaines de premiers niveaux représentant les pays en matière d’Internet dans le monde. Durant cinq jours, les participants vont examiner tous les paramètres touchant à la gestion des noms de domaines. Les débats porteront, entre autres, sur la définition des noms de domaines, leur fonctionnement et leur mise en oeuvre. Les noms de domaines constituent un groupe de mots formant un identifiant de domaine d’Internet, explique le directeur de la communication de l’AFTLD. Selon Alioune B. Traoré, un domaine est un ensemble d’ordinateurs reliés à Internet et possédant une caractéristique commune. « Cette rencontre est une opportunité pour les uns et les autres de comprendre ces termes relatifs à l’Internet. La maîtrise des noms de domaines permet de mieux identifier, mais aussi et surtout de mieux maîtriser un identifiant de tel ou tel pays. Vous savez il est plus facile de retenir un site du genre « www.aftld.org » que les nombreux chiffres codifiant qui l’accompagnent », a-t-il constaté, ajoutant qu’un nom de domaine n’est autre qu’un masque sur une adresse sur la toile.
Le directeur général adjoint de l’AGETIC, Mohamed Hady Diallo, et le secrétaire général du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies, Cheick Oumar Maïga, ont tour à tour souligné l’importance d’une rencontre qui servira de point de départ pour une meilleure maîtrise de l’utilisation des noms de domaines, aussi bien en Afrique que dans notre pays. Cheick Oumar Maïga a salué l’engouement suscité chez les politiques par la promotion et de développement de l’informatique et de l’Internet. Cette prise de conscience a connu une cristallisation à travers l’organisation par les Nations unies, de 2002 à 2005, des deux phases du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI). Ce contexte international favorise et stimule des réflexions régionales et nationales, conduisant à la mise sur pied d’instruments politiques et juridiques régissant la société à l’ère des technologies numériques de communication, a noté Cheick Oumar Maïga. Enumérant les avantages du nom de domaine il a cité : la facilitation du commerce électronique ; la e-gouvernance ; l’amélioration de la gestion de la cyber-sécurité ; le développement des capacités humaines et techniques. Il favorise également les politiques nationales efficaces et un cadre juridique, a-t-il ajouté.
Malgré ces atouts, l’Afrique peine à s’arrimer au train de l’évolution technologique. Selon le classement mondial des registres des noms de domaines, au premier trimestre de l’année en cours en termes de domaines enregistrés, aucun pays africain ne figure dans le top 10. La situation n’est guère meilleure dans notre pays où il n’y a jusqu’ici que 400 noms de domaines enregistrés à la racine depuis la mise en activité de l’identifiant ccTLD (le fameux « .ml ») en septembre 1993 par le Centre national de recherche scientifique et technique (CNRST) et l’IRD. « Ce qui met encore une fois en exergue la fracture numérique entre le Nord et le Sud », a déploré Cheik Oumar Maïga. La promotion et l’appropriation des TIC constituent une des priorités du gouvernement pour lutter contre la pauvreté et accélérer le développement social et culturel, a confirmé le secrétaire général du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies.
Source: L’Essor