L’Inde veut bloquer le .xxx

Les autorités indiennes ont l’intention de bloquer les noms de domaine avec l’extension .xxx, qui vient d’être autorisée par l’Icann, rapporte, jeudi 24 mars, The Economic Times. « L’Inde et de nombreux pays du Moyen-Orient se sont déjà opposés à l’octroi de cette extension, et nous allons procéder un blocage de tout le nom de domaine, conformément aux lois indiennes », explique un responsable du ministère des télécommunications, cité par le quotidien.

L’organisme chargé de réglementer les noms de domaine du Web, l’Icann, a annoncé la semaine dernière la création d’adresses avec le suffixe .xxx, pour les sites à contenu pornographique. Lors d’une réunion publique annuelle de son conseil d’administration à San Francisco, l’Icann a approuvé une pétition en faveur du nom de domaine en .xxx, qui avait été rejetée il y a cinq ans, mais faisait depuis lors l’objet d’une procédure d’appel.

Pendant des années, le nom de domaine .xxx, qui concurrencera le plus classique .com qu’utilisent la plupart des sites à but lucratif, n’a pas fait l’unanimité, notamment au sein du Governmental Advisory Committee (GAC), comité consultatif international qui représente les Etats au sein de l’Icann.

Il en va de même au niveau de l’industrie de la pornographie. Une association du secteur, la Free Speech Coalition (FSC, « coalition pour la liberté d’expression ») avait organisé une manifestation pour protester contre cette nouvelle extension. « Nous sommes déçus mais pas surpris par la décision du conseil d’administration de l’Icann », a commenté la directrice exécutive de la FSC, Diane Duke, indiquant qu’elle entendait encore se battre contre cette initiative, et dissuader les studios d’acquérir des adresses en .xxx.

En Inde, certains acteurs des nouvelles technologies promettent également des batailles juridiques. « Si le gouvernement peut bloquer l’accès aux sites en .xxx, ces mesures peuvent aussi être contestées devant les tribunaux », explique le consultant Vivek Sood, cité par The Economic Times.

Source: Le Monde.fr, avec AFP