Ben Edelman s’était déjà fait connaître par d’intéressantes études quantitatives sur divers aspects de l’UDRP. Il
récidive ce mois-ci en publiant des travaux portant sur le modèle économique des « typosquatteurs ». Car si
le « domain tasting » a quasiment disparu, le typosquatting, qui consiste à déposer des noms très proches de
noms de domaine à fort trafic, continue de prospérer. Ayant pour base les 3264 sites en .COM drainant le plus de
trafic, Edelman et son équipe ont identifié 938 000 noms de domaine déposés sur des variantes des noms de
domaine officiels, et ont étudié la manière dont 285 000 d’entre eux généraient des revenus. Avec pour résultats,
quelques extrapolations plus tard, de conclure que Google gagnerait près de 500 millions de dollars chaque
année grâce à ce système, étant partie prenante dans la chaîne qui relie le typosquatteur et l’annonceur qui paie
pour acheter du trafic.
Les chiffres sont étourdissants et même si l’on ne doit pas oublier qu’Edelman est actuellement opposé à Google
dans un procès, l’étude a le mérite de fixer des ordres de grandeur, selon une méthodologie explicite et vérifiable.
Certains ne se sont pas fait faute de contester cette méthodologie, insistant par exemple sur le fait que
l’extrapolation à tous les sites des données de trafic propres aux tous premiers ne peut que biaiser les résultats. Il
est évident que l’exercice mérite sans doute d’être approfondi et la méthode affinée. Mais ses conclusions
placent Google et les autres plates-formes de « monétisation » dans une situation assez délicate : lorsqu’on parle
de centaines de millions de dollars, ou même de dizaines de millions, les enjeux financiers sont trop importants
pour qu’une structure ne soit pas tentée d’entretenir la source de cette manne.
Source: DNS-News.fr