IDéNum : NKM veut en finir avec les « 1001 mots de passe »

IDéNum est un concept nouveau en France : il doit permettre aux citoyens de s’identifier non plus par un mot de passe, mais à l’aide d’une clé USB. Les cibles ? Tous les services en ligne sensibles, qu’ils soient publics ou privés : les administrations (impôts, allocations familiales, etc.), mais aussi La Poste, les banques, les assurances, les sites de vente en ligne ou encore les fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Le but est de mettre fin au « cauchemar des mille et un mots de passe », selon Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à l’Économie numérique, qui a présenté cette « identité numérique multiservice » lundi 1er février.

Le projet s’inspire des avancées de nos voisins européens, notamment des pays nordiques. Vingt partenaires sont déjà dans la course et veulent tester un prototype fin 2010, pour une entrée en service prévue fin 2011.

De nombreux handicaps

Le principe est simple : l’utilisateur devra confier à un support numérique (une clé USB, un baladeur MP3, une carte SIM, etc.) son nom et son prénom, puis verrouiller ce « certificat » avec un code PIN. Certes, cela rajoute un code à mémoriser, mais il sera le même pour tous les services : plus besoin de retenir en plus son numéro de compte bancaire et son mot de passe associé, son (faramineux) numéro d’utilisateur pour déclarer ses impôts en ligne ou encore ses identifiants sur Amazon ou sur eBay.

Le projet cumule les handicaps. Même si son modèle économique n’est pas finalisé, l’on sait déjà qu’IDéNum sera payant pour l’utilisateur. De plus, il ne sera pas possible de l’utiliser pour voyager, car le certificat ne sera pas accepté aux frontières. Enfin, les internautes n’auront peut-être pas envie de prouver leur identité à l’État, alors que celui-ci surveillera bientôt leurs communications en application des lois Hadopi et Loppsi. La tendance sécuritaire poussant à l’anonymisation des échanges sur Internet, il est possible qu’IDéNum fasse un flop aussi retentissant que Moneo . Pour couronner le tout, le site spécialisé PCInpact a montré que les noms de domaine associés à IDéNum ( idenum.fr , .eu, .com, mais aussi .info, .net et .org) ont déjà été déposés par d’autres… Un mauvais départ ?

Auteur: Guerric Poncet
Source: Le Point.fr