Les plaintes concernant l’usurpation de nom de domaine sur internet par des « cybersquatters » ont atteint un niveau record en 2008, témoignant de la nécessité de renforcer les systèmes de protection, a prévenu lundi l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).
Les cas d’usurpation dénoncés par les propriétaires de noms « ont continué d’augmenter en 2008 avec un nombre record de plaintes », selon l’agence de l’ONU, qui gère un Centre d’arbitrage et de médiation des noms de domaines.
Le nombre de litiges s’est élevé à 2.329 en 2008, soit 8% de plus qu’en 2007, précise l’OMPI qui s’est vu adresser en dix ans de procédures 14.663 cas au total.
Concernant à 86% des noms de domaines en langue anglaise, ces litiges ont porté sur 26.262 intitulés distincts. Les principaux plaignants ont été les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suisse et l’Espagne tandis que les accusés ont été majoritairement américains, britanniques, chinois, espagnols et canadiens.
Les plaintes qui concernaient surtout les domaines de la biotechnologie, des produits pharmaceutiques, de la banque, de la finance et de l’internet, ont notamment porté sur des noms tels que Blackberry, Légo, Nestlé, Coca-Cola ou sur des personnalités comme Scarlett Johansson.
L’OMPI s’inquiète de ce nombre grandissant d’usurpations de nom alors que l’Icann, le gestionnaire mondial de l’internet, s’apprête à lancer de nouvelles extensions pour les adresses internet. Il existe aujourd’hui 250 extensions (comme .net, .com, .fr) mais bientôt, tout le monde devrait pouvoir créer sa propre extension, malgré des conditions financières extrêmement sévères.
« Le lancement d’un nombre inconnu et potentiellement élevé » de nouvelles extensions « soulève des questions majeures pour les titulaires de droits comme pour les utilisateurs de l’internet en général », s’est alarmé le directeur général de l’OMPI, Francis Gurry, cité dans un communiqué.
« Le cybersquattage demeure un problème grave pour les propriétaires de marques », a-t-il insisté.
L’OMPI assure avoir travaillé en collaboration avec l’Icann sur la question de la protection afin de mieux protéger le droits des propriétaires de marques mais aussi de garantir « la fiabilité du système d’adressage de l’internet ».
« Si de telles mesures de protection ne sont pas mises en place, les parties prenantes au système de noms de domaine s’exposent à d’interminables procédures judiciaires », a averti M. Gurry.
source AFP