Quand Google est prié de déréférencer des vidéos qui n’existent pas encore

Le 27 juin dernier, Google a reçu une demande de déréférencement un peu particulière. Envoyée par un prestataire au nom de World Wrestling Entertainment, célèbre société organisatrice de spectacles de catch, la fameuse requête visait tout simplement à empêcher l’accès à des vidéos… qui n’existaient pas encore !

D’après cette requête DMCA dénichée par TorrentFreak, l’on peut en effet lire que l’ayant droit demande à Google de ne plus afficher au sein de son moteur une liste de 37 URL qui porteraient atteinte à son copyright. L’œuvre protégée qui se voit malmenée n’est autre que l’édition 2014 de « Money in the Bank », une sorte d’événement sportif durant lequel ont lieu plusieurs combats de catch. Seulement voilà, la requête a été envoyée au géant de l’internet deux jours avant que le fameux spectacle ait lieu…

Mais qu’importe si la législation applicable aux hébergeurs veut que le plaignant identifie précisément la page à déréférencer ainsi que le contenu jugé illicite. La WWE a fait savoir à la firme de Mountain View que ces sites fournissaient soit « un lien vers un flux gratuit (piraté) de cet événement » (qui n’avait pourtant pas encore débuté !), soit en faisaient d’ores et déjà la promesse d’une diffusion future. Une troisième hypothèse était avancée, bien plus générique cette fois : celle de la reprise sans autorisation de différents logos ou autres images officielles de l’organisation.

Google a ainsi été prié de bien vouloir déréférencer plusieurs noms de domaine complets, dont « miziko.com », « sportsnationhd.com » et même « justin.tv ». Finalement, il semble que la troisième hypothèse d’atteinte au copyright invoquée par la WWE ait conduit le moteur de recherche à procéder à un ménage assez conséquent, puisqu’il n’a épargné que quatre des URL dénoncées par l’organisation.

Cette demande de la WWE n’est qu’une goutte parmi l’océan de requêtes que reçoit chaque jour la firme de Mountain View. Rien que le mois dernier, Google a ainsi été invité à traiter près de 30 millions de demandes de déréférencement provenant d’ayant droit, un record. Cette montée du nombre de requêtes DMCA s’accompagne d’ailleurs de nombreux effets de bords. Certains ayants droit ont ainsi demandé le déréférencement de films sous licence Creative Commons sur lequels ils n’avaient donc aucun droit, Microsoft a réclamé le retrait de la page Wikipédia d’Office 2007, etc.

Auteur: Xavier Berne

Source: nextinpact.com