Paris, première ville du monde à avoir son nom de domaine

WEB – Pour la municipalité, «c’est une opportunité d’inventer un Internet plus local»…

Bientôt un paris.paris ? Nul doute que la Mairie y songe pour son site… «Ce serait amusant, ça ferait comme New York-New York!», sourit Jean-Louis Missika (PS), adjoint au Maire de Paris chargé de l’innovation, qui expliquait les enjeux de ce nom de domaine encore embryonnaire. Dans les prochains mois, à côté des sempiternels et pléthoriques « .com » ou « .fr » fleuriront des sites et des adresses email se terminant en «.paris.» Une innovation dans le monde numérique qui est l’aboutissement d’années de procédures de la part de la Mairie de Paris pour obtenir ce nouveau nom de domaine. La candidature, lancée en juin 2008, a finalement abouti vendredi 10 mai à la validation de l’Icann (Internet Corporation Assigned Names and Numbers), l’organisme en charge des noms de domaines  et de diversifier les extensions. Faisant ainsi de Paris la première grande ville du monde à revendiquer son nom de domaine.

Un tirage au sort

«Certes, nous sommes ravis d’avoir un nom de domaine avant New York ou Londres, mais il y a eu une part de hasard, reconnaît Jean- Louis Missika. En effet, c’est un tirage au sort qui a dû départager les 1.900 dossiers candidats, qui seront petit à petit acceptés par l’Icann. Pour cet élu, il était inenvisageable que «.paris» ne soit pas détenu par la Ville. Et cette première lance un message prometteur à bien des entrepreneurs. «C’est une opportunité d’inventer un Internet plus local, reprend l’élu. Et donc de donner une chance aux acteurs locaux d’améliorer leur visibilité en ligne. C’est d’ailleurs intéressant de voir qu’on est passé progressivement de noms de domaine délocalisés à l’image de .com à des dénominations liées aux régions comme .cat pour la Catalogne.»

Combien ça coûte ?

Un exemple qui permet à l’Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération), gestionnaire du .fr et désormais du .paris, de faire quelques pronostics. En effet, Paris affiche une volonté de maintenir un tarif «raisonnable» afin que cette extension puisse bénéficier à tous, aux PME comme aux grandes marques ou aux particuliers. Si l’on se base sur l’exemple catalan, obtenir un site en .cat coûtait, au moment du lancement, 75 euros par an pour tomber à un tarif annuel de 45 euros au bout de trois ans. Paris envisage aussi de proposer aux associations et aux étudiants un tarif réduit encore à définir. D’autre part, la capitale espère encourager les particuliers à se lancer avec, dès cette année, 500 candidats sélectionnés qui pourront créer leur domaine en «.paris» gratuitement.

Lutter contre le squatting numérique

Le précédent catalan, mais aussi toutes les synergies du Net, ont montré qu’il fallait se méfier des sites squattés pour un propos commercial sans service rendu. Aujourd’hui, les sites consacrés aux musées, quelle que soit leur extension, ne renvoient jamais à un contenu d’informations exhaustif. C’est pourquoi la Mairie confie à l’Afnic les appels à candidature pour que  les pionniers montrent l’exemple. «Dès sa mise en ligne, les sites en “.paris” proposeront des contenus adaptés qui rendent un service aux Parisiens», promet Jean-Louis Missika. Jusqu’à la fin 2013, les candidats devront donc montrer patte blanche et dévoiler en quoi les créations apporteront un service de qualité. Bientôt donc, des sites génériques comme taxis.paris, cinema.paris ou boulangerie.paris pourraient voir le jour. Avec un objectif d’ouverture des premiers sites à la fin 2013.

Un «.grandparis»?

A l’heure où tous les candidats aux municipales dans la capitale ont sur le bout des lèvres le projet du Grand Paris et la redéfinition des frontières de la capitale, cette nouvelle extension serait-elle déjà obsolète? «Une extension a besoin d’être courte, se défend Jean-Louis Missika. Les pays n’ont gardé que deux lettres, le «.paris» est déjà long… Mais on est prêt à gérer cette extension en partenariat avec d’autres. Le «.paris» s’adresse à tous les Parisiens de cœur et vous savez qu’il y en a sur toute la planète!»

Source : 20Minutes.fr
Auteur : Oihana Gabriel