L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, plus connu sous son petit nom d’amour ICANN, est en train de débattre d’un très sérieux sujet : une société peut-elle acquérir un nom de domaine qui soit un terme générique ? Ce sont environ 1900 nouveaux domaines qui sont actuellement réclamés – dont un grand nombre sont des termes du quotidien.
danielbroche, (CC BY 2.0)
En juin dernier, l’information était tombée : plusieurs sociétés souhaitaient acheter des extensions de noms de domaine, et parmi eux, on trouvait des choses particulièrement banales. Ainsi, le .PIZZA ou le .DRIVE étaient dans la liste, de même que le .BOOK. Et à cette époque, on découvrait qu’Amazon en personne convoitait doucement ce dernier nom de domaine. De même que le .AUTHOR.
Le coût pour obtenir l’un de ces noms sont d’ailleurs difficile d’accès pour des sociétés lambda : on table en effet sur un coût de 185.000 $ pour l’achat de l’extension, et 25.000 $ de frais de fonctionnement à l’année. Pas vraiment le petit cadeau que l’on se fait en passant.
Ce qui est certain, c’est que l’intérêt des grands groupes à contrôler ces extensions reposant sur des termes génériques est évident. On conçoit tout à fait qu’un Renault décide d’acheter un .VOITURE, qui servirait tout particulièrement sa cause.
Et c’est à cela que l’ICANN réfléchit donc – avec pour l’aider dans sa réflexion, des lettres comme celle de Russel Pangborn, avocat général adjoint du commerce des marques, chez Microsoft. Selon lui, « cette situation menace l’ouverture et la liberté de l’Internet et pourrait avoir des conséquences nuisibles pour les utilisateurs du monde entier ».
Mais en outre, l’idée que des mots génériques puissent appartenir en propre à une société représente un danger évident pour les concurrents d’un même secteur, qui seraient alors contraints d’acheter une licence d’exploitation au détenteur. Arriver à une situation où FNAC serait le client d’Amazon, pour disposer d’un site qui serait www.fnac.book serait simplement délirante.
Finalement, l’ICANN va déterminer le devenir du commerce en ligne, selon les décisions qui seront prises par l’organisme. N’importe quel marchand se retrouverait dans l’obligation de disposer d’une extension représentant son secteur d’activité. Mais serait aussi dépendante de ce que son détenteur accepte de lui fournir une autorisation. (via Politico)
Source: actualitte.com