Maurice veut pouvoir contrôler le nom de domaine .mu

PORT-LOUIS, 16 avril (Xinhua) — Le gouvernement mauricien souhaite pouvoir prendre le contrôle du nom de domaine « .mu » qui est actuellement géré par le Massachussets Institute of Technology (MIT) Sloan Scholl of Management, USA, a appris lundi Xinhua auprès du ministre des Technologies de l’Information et de la Communication (Tic), Tassarajen Pillay Chedumbrum.

La gestion du nom de domaine permettra à Maurice d’améliorer sa visibilité du pays, d’assurer son identité dans le cyber espace et de faire en sorte que les aspects légaux et autres procédures administratives comme l’enregistrement, le renouvellement et la suspension de noms de domaines soient régis par les lois du pays.

L’État mauricien avait signifié son intention, à travers la signature d’un accord en avril 2009 avec Internet Direct Ltd, de gérer localement le ccTLD (country code Top Level Domain ou, en français, domaine de premier niveau de code de pays), qui est le . mu. Le ccTLD, propre à chaque pays permet effectivement en autres choses, de mieux référencer les adresses internet et de retrouver facilement les sites tels le .mu pour Maurice, .za pour l’Afrique du Sud, .cn pour la Chine ou encore .fr pour la France.

Avant la signature de l’accord précité, la gestion du nom de domaine .mu revenait depuis 1995 à la compagnie Internet Direct Ltd, une entité du (MIT) Sloan Scholl of Management, dirigée par Yan Kwok. Après la signature de ce Memorandum of Understanding avec Internet Direct Ltd, Maurice était devenue le deuxième pays après l’Afrique du Sud à avoir repris les droits sur son nom de domaine.

Toutefois dans la réalité les choses ne se sont pas passées aussi facilement que cela.

« Nous ne voulons pas nous réapproprier « .mu ». Ce que nous voulons c’est remettre de l’ordre, avoir un droit de regard et de supervision. […] C’est un travail fastidieux, c’est un dossier qui est resté tel quel pendant 18 ans. Ce qui nous motive c’est le rebranding. Cela fait plusieurs années que le nombre d’adresses « . mu » stagne à 4 000 », déclare Tassarajen Pillay Chedumbrum.

Du côté du MIT Sloan Scholl of Management, on se défend de vouloir à tout prix garder le contrôle du domaine « .mu ». « Je suis là pour collaborer avec le gouvernement dans l’intérêt du public afin que Maurice sorte gagnant. En ce moment, ce qui se passe c’est un peu unilatéral mais je suis là pour collaborer. Je suis pour un statu quo avec un droit de regard du gouvernement », lance Yann Kwok, représentant de MIT Sloan Scholl of Management.

Pour trouver un compromis, le ministère des Tic a fait appel à Phil Regnauld, Systems Architec and Trainer à l’Université d’Oregon, USA. Ce dernier explique que la gestion des domaines nationaux peut être effectuée par une entité indépendante à but non lucratif comme dans les pays anglo-saxons, par le secteur privé suite à un appel à candidatures comme dans les pays latins, par le gouvernement, lui-même, dans certains pays à faibles ressources ou par des universités.

« Aujourd’hui, il y a un intérêt plus marqué par les gouvernements de reprendre la gestion des noms de domaine », soutient Phil Regnauld.

D’un point de vue économique, lorsque des citoyens d’un pays d’ Afrique s’enregistrent en effet auprès d’un ccTLD générique tel que le .com, les frais d’enregistrement partent à l’étranger, étant donné que ces domaines sont ouverts à l’enregistrement des internautes dans n’importe quelle partie du monde. Cet argent ne peut donc être réinvesti localement contrairement au cas d’un ccTLD qui appartient à un pays.

Tassarajen Pillay Chedumbrum et Phil Regnauld soutiennent que ce prix à l’année est de 100 US$, contre plus ou moins 10 US$ par année pour le domaine « .com ». Ils souhaitent donc un alignement du domaine mauricien sur cette référence internationale.

Yann Kwok rétorque que les prix du domaine « .mu » annoncés par Tassarajen Pillay Chedumbrum et Phil Regnauld ne reflètent pas la réalité car ils datent de plusieurs années. « Ces chiffres datent de dix ans. Nous ne vendons pas directement, nous passons par le Registrar. Les tarifs varient selon le volume échangé par les sites internet. Cela varie entre 30 US$ et 50 US$ par année. Et nous avions proposé au gouvernement de baisser pour arriver entre 10 US$ et 17 US$ par année. Mais nous n’avons rien entendu en retour », déclare-t-il.

Un atelier de travail consultatif a été organisé par le ministère des Technologies de l’Information et de la Communication pour trouver une solution. Mais rien n’a pas pu être conclu.

Source: afriscoop.net