Vous pensiez tomber sur le site de campagne du président de la République en tapant Nicolassarkozy2012.fr ? Perdu! A la place, une page noire au titre bien énigmatique : « Un combat, une vie, 15 ans. » Corinne Dubosque, propriétaire d’un salon de tatouage à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), est à l’origine de ce « cyber- squattage ». Elle a acheté ce nom de domaine pour en détourner l’audience et se faire entendre. Son combat ? Faire reconnaître son métier comme une profession artistique. Et bénéficier ainsi d’une TVA à 5,5% au lieu de 19,6%. « Le tatouage n’est pas considéré comme un art alors que c’est le cas, par exemple, de graphistes qui travaillent dans la pub, argue la tatoueuse. Ce n’est pas normal. »
Corinne Dubosque n’aime pas beaucoup le terme de « cybersquat » : à cause de sa connotation délinquante, alors que « c’est tout à fait légal d’acheter un nom de domaine ». La tatoueuse n’en est pas à son coup d’essai. En 2007, elle enregistre « pour rigoler » Carlabrunisarkozy.eu. Elle a déposé depuis des noms de domaine associés à plusieurs membres du gouvernement. Un petit jeu qu’elle n’est pas la seule à pratiquer : la semaine dernière, le site Hollande2012.fr a été utilisé par un jeune chômeur.
Corinne Dubosque n’a jamais pensé à monnayer ces noms de domaine auprès de leurs propriétaires légitimes. « Ce qui m’importe, c’est de me faire entendre, assure-t-elle. Si en plus je peux enquiquiner Sarkozy, tant mieux, parce que je ne l’aime vraiment pas. » La poupée vaudou du président, qui trône à l’entrée du salon de tatouage, ne dira pas le contraire.
source LeParisien.fr