On suppose souvent, à juste titre, que l’adresse Internet d’une grande organisation, c’est son nom suivi de .com ou d’un autre suffixe du même style. On peut donc souvent se passer de moteur de recherche et deviner directement l’adresse web d’une grosse entreprise du premier coup.
Mais ce n’est pas le cas de tous ceux qui tapent www.obama.com et qui s’attendent à trouver cette dose de changement à laquelle ils ou elles croient… Andy Bouvé, un collègue de Slate V, s’est rendu compte que ce nom de domaine renvoyait l’internaute vers un site japonais enregistré par un certain Satoru Obama, de Fukuoka, dans le sud-ouest du Japon.
Une traduction automatique du site montre qu’il ne s’agit que d’une page par défaut avec des publicités pour des crédits, des assurances et des implants capillaires. J’ai envoyé un mail à Saturo pour lui demander si l’équipe de campagne d’Obama avait tenté d’acheter son nom de domaine, mais il ne m’a pas répondu.
Rien d’exceptionnel – sauf que, selon Compete.com, qui quantifie le trafic sur les sites Internet, près de 140.000 personnes se sont rendues sur Obama.com en février. Le trafic a diminué au printemps, pour repasser au dessus de 100.000 visiteurs le mois dernier.
A titre de comparaison, Obama.com est plus populaire que le journal de chez moi, le Daily Progress.
Et – ça n’aide pas Obama – les commentateurs sur les forums implorent souvent les internautes d’aller sur «Obama.com» pour en savoir plus sur le candidat. Certes, personne ne va confondre ce site avec la campagne officielle d’Obama. Mais parmi ces 140.000 internautes, combien avaient prévu de faire un don de 25$ et se sont laissés perturber par les kanjis? Leur nombre n’est peut-être pas négligeable.
Grâce à Compete, nous pouvons avoir une idée du nombre de paires d’yeux qu’Obama.com fait perdre au site officiel. Compete nous a fourni des données sur ce qu’il s’est passé en aval en juin pour les plus de 100.000 visiteurs du site Obama.com – où ils sont allés après :
– 21% se sont rendus directement sur BarackObama.com
– 40% sont allés sur un moteur de recherche
– 17% ont essayé une autre URL incorrecte pour accéder au site d’Obama
– 22% ont laissé tomber et sont allés ailleurs.
Sur ces 17% qui ont retenté, en vain, de deviner une seconde fois l’adresse du site, ils ont essentiellement tapé barakobama.com et barrackobama.com (deux adresses redirigées vers une recherche Google avec la bonne orthographe du prénom d’Obama) ou encore Obama.org et Obamma.com.
Comme Paul Boutin, de Slate, l’a déjà expliqué, les analyses du trafic des sites Web ne sont pas parfaites (Demandez à Google). Mais ces chiffres nous permettent tout de même de supposer que le site officiel perd des dizaines de milliers de pages vues par mois à cause de ces erreurs d’orthographe et d’URL. Mais je suppose qu’aucune équipe de campagne n’a besoin que je lui rappelle que chaque page vue compte.
Posté mercredi 23 juillet et http://www.slate.com/blogs/blogs/trailhead/archive/2008/07/24/missed-connections-at-obama-com.aspx sur Slate
Chris Wilson; traduction 20minutes.fr
source 20Minutes