Créativité en matière de noms de domaine

Tout le monde le sait : dans l’adresse d’un site internet, le suffixe est souvent composé de deux lettres (.be, .fr, .nl…) renvoyant au pays où le domaine a été enregistré. Partant de cela, de petits malins ont créé des combinaisons intéressantes…

Un domaine national de premier niveau (‘country code top-level domain’) est un code généralement réservé à un pays ou à un territoire indépendant. C’est l’IANA, l’Internet Assigned Numbers Authority, qui crée ces domaines et en confie l’attribution à certaines organisations, comme DNS.be pour la Belgique.

Vous aurez peut-être remarqué que ces noms de domaine permettent parfois des combinaisons amusantes. Ainsi, ‘.be’ (Belgique) peut par exemple être utilisé dans des combinaisons en anglais : gotta.be/nice ou haveto.be/rich, sans oublier le site populaire place.to.be. Autres combinaisons intéressantes : ‘.it’ (Italie), dans loving.it, hating.it ; ‘.je’ (Jersey) dans des combinaisons françaises (moi.je/) ou néerlandaises (zoek.je/eenhuis). La palme de ces noms de domaine servant à former des phrases inattendues revient à ‘.to’ (Tonga), dans des combinaisons comme go.to/belgium ou come.to/antwerp.

Il arrive aussi que des domaines soient utilisés pour des applications strictement commerciales, la plupart du temps en dehors de leur pays, uniquement parce que le nom a un deuxième sens très évocateur. On parle alors de domaines de complaisance. Les exemples foisonnent :

* ‘.ad’ (Andorre) est utilisé par des agences de publicité (advertising) ;
* ‘.cd’ (République Démocratique du Congo) est utilisé par des vendeurs de CD ;
* ‘.nu’ (Niué, pays insulaire du Pacifique sud) est utilisé à cause de sa ressemblance avec ‘new’ ou encore pour divers sites érotiques francophones ;
* ‘.tv’ (Tuvalu) est utilisé par des sites en relation avec la télévision (voir ci-après).

Certains petits pays peuvent profiter de leur nom de domaine pour ‘mettre du beurre dans leurs épinards’. On pense par exemple à Tuvalu, cet à‰tat polynésien situé au centre de l’océan Pacifique. Jusqu’au début des années 90, personne n’avait encore entendu parler de ce petit pays, où le premier ministre travaille depuis son propre appartement et où la majorité de la population vit de la pêche quotidienne. Mais avec la croissance rapide d’internet, les entreprises ont constaté qu’il était possible d’enregistrer un nom de domaine dans un autre pays. Des entrepreneurs du monde entier se sont donc rendus à Tuvalu pour acheter les droits sur l’intéressant domaine ‘.tv’. La ruée attendue a toutefois fait long feu (Sony et d’autres ont continué à préférer le domaine .com), et il n’est plus resté grand-chose des rêves d’avenir de Tuvalu…

Ce qui nous amène à un nouvel aspect des noms de domaine : qu’en est-il des pays qui n’existent plus ? L’Union Soviétique (‘.su’), par exemple, est à présent morcelée en différents à‰tats, dont la Russie (‘.ru’) est le plus connu. Le nom de domaine ‘.su’ doit-il être abandonné ou doit-il, pour faire un jeu de mots, servir aux avocats (to sue = poursuivre en justice) ? Dans le cas de l’ex-Yougoslavie, le code pays ‘.yu’ a été conservé, mais il renvoie aujourd’hui à la Serbie. ‘.cs’ (Tchécoslovaquie) a en revanche été abandonné et remplacé par ‘.sk’ (Slovaquie) et ‘.cz’ (République tchèque).

Nous avons déjà des propositions si la Belgique devait se scinder : ‘.wa’ pour la Wallonie est encore libre, ainsi que ‘.vl’ pour la Flandre. Toutefois, comme en politique, Bruxelles pose problème : ‘.br’ est en effet déjà pris (Brésil). Ne devrions-nous pas nous en tenir à une Belgique unie, ne serait-ce que pour préserver le beau suffixe ‘.be’ ?

source PCWorld.be

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