Vendredi dernier, un comité spécial présidé par Georges-Marc Benamou, conseiller de Nicolas Sarkozy pour l’audiovisuel et la culture, remettait un rapport au président de la République. Le document devait ainsi officialiser le lancement d’un organisme chapeautant TV5 Monde, France 24 et Radio france internationale.
Ce rapprochement prévoyait la création d’un grand portail Internet commun intitulé Francemonde.fr. Le problème, c’est que ce nom de domaine appartient déjà à quelqu’un. Les webmasters de ce grand portail peuvent déjà sortir leur portefeuille ou commencer à réfléchir à un autre nom, puisque l’intéressé, Jean-Pierre Evain, n’est pas prêt à lâcher son nom de domaine. Ou en tout cas, pas gratuitement:
« Je suis ouvert aux négociations. S’ils veulent me le racheter, pourquoi pas? Je le ferai si le jeu en vaut la chandelle. S’ils sont intéressés, il faut me le dire. J’attends qu’ils me contactent, c’est tout. »
L’appel d’offres est lancé. Reste que Jean-Pierre Evain est viscéralement attaché à son site, destiné aux élèves cherchant des correspondants à l’étranger:
« Il a une connotation sentimentale pour moi, car il est issu d’un service minitel, 3615 francemonde, un site de correspondance scolaire que j’avais créé au Quai d’Orsay en 1992. Il donnait accès au monde minitel français depuis l’ensemble des ambassades et consulats français à l’étranger. »
Les responsables du comité, qui ignoraient que ce nom de domaine était la propriété d’un autre, ne souhaitent pas communiquer sur le projet de réforme. Concernant le nom du site lui-même, un responsable contacté à l’Elysée, qui préfère rester anonyme, a toutefois précisé que Francemonde.fr était « effectivement un nom qui a été évoqué » mais que les informations divulguées par la presse étaient des « propositions, pas des décisions définitives ».
Il n’y a plus qu’une alternative: trouver un autre nom de domaine (sachant que Jean-Pierre Evain a aussi déposé Francemonde.com et Francemonde.org); ou sortir le porte-monnaie. Avec un financement de 360 millions d’euros par an, la holding devrait pouvoir se donner les moyens d’exister virtuellement.
Source Rue89.com