Même s’il faudra encore patienter jusque fin 2014 avant que les premières nouvelles extensions apparaissent sur internet, la machine marketing axée sur .vlaanderen, .gent et .brussels est d’ores et déjà lancée.
Le coup d’envoi du plus grand changement depuis l’introduction du système des noms de domaine a été donné il y a quelques semaines. Au cours des prochains mois, des centaines de nouvelles extensions internet feront donc leur apparition sur le world wide web, en provenance de tous les coins du monde et dans tous les alphabets possibles.
En tout, ce sont plus de 1.900 demandes pour quelque 1.400 nouvelles extensions qui ont été adressées au gestionnaire des noms de domaine international, l’Icann (l’organisation non marchande qui s’occupe de mener à bien l’introduction des extensions). Pour la première fois, l’on y trouve des noms de marque (comme .samsung). Pour pouvoir déterminer l’ordre de sortie des suffixes, le gestionnaire des noms de domaine a organisé une véritable loterie, il y a quelque temps.
Chez nous, trois demandes ont été adressées: une pour .gent, une pour .vlaanderen et une autre encore pour .brussels. La demande pour .gent (un suffixe qui sera exploité commercialement par l’hébergeur gantois Combell) s’est classée à la 1.021ème place. .gent sera donc le premier nouveau domaine de haut niveau belge à sortir. Selon nos calculs, cela devrait se faire au plus tôt au premier trimestre de 2014.
.vlaanderen (demandé par le gouvernement flamand) occupe la 1.416ème place dans le classement et pourrait sortir, selon toute attente, quelques mois après .gent. .brussels (une initiative de Visit Brussels) complète le top 3 belge avec une 1.518ème place.
Offensive
Même s’il règne encore pas mal d’incertitude à propos du timing (le lancement des nouveaux suffixes internet a accumulé les retards ces dernières années et même aujourd’hui, tout se passe plus lentement que prévu), les machines marketing autour de .vlaanderen, .gent et .brussels ont quand même déjà été lancées.
Le gouvernement Bruxellois a entre-temps déjà placardé un peu partout dans notre capitale des affiches et des bannières présentant son nouveau logo ‘be .brussels’ (un logo faisant allusion au prochain suffixe internet de Bruxelles). Pour sa part, Combell a lancé un nouveau site web sur .gent, alors que DNS Belgium (le registry derrière .be qui s’occupera aussi de .vlaanderen et .brussels) envisage de lancer une offensive marketing dans les prochains mois.
“Il est important de bien expliquer une fois encore pourquoi un nom de domaine est tellement important”, déclare Philip Du Bois, directeur général de DNS Belgium: “Non seulement, une telle adresse web vous évite quasiment de procéder encore à de la search engine optimization, mais un nom de domaine est aussi très stable.”
“Aujourd’hui, l’on ne parle plus que de Facebook et de Twitter, mais qui dit que tel sera encore le cas d’ici cinq ans?”, se demande Du Bois. “Les jeunes laissent déjà assez souvent Facebook de côté et dans quelques années, on les retrouvera assurément sur une autre plate-forme. A contrario, un nom de domaine, une adresse personnelle sur internet, est ultrastable et n’est pas sujette à l’usure du temps.”
Approche en phases
Du Bois indique que chaque phase du processus de lancement fera l’objet d’une communication en profondeur. Pour .vlaanderen et .brussels, ce processus se composera de quatre périodes différentes.
Lors de la période dite ‘sunrise’ initiale, les entreprises, les propriétaires d’une marque, les pouvoirs publics et les associations pourront être les premiers à réclamer des noms de domaine .vlaanderen et .brussels pour leurs sites web et adresses e-mail. La période ‘sunrise’ durerait un ou deux mois en fonction dès règles fixées par l’Icann.
Une deuxième période ‘sunrise’ (d’un mois) sera réservée aux personnes privées. Chaque Belge pourra alors solliciter un nom de domaine .brussels et .vlaanderen avec son nom de famille ou avec une combinaison de son prénom et de son nom de famille. Du Bois s’attend à ce que les noms de famille les plus répandus soient enregistrés le plus rapidement.
Durant la troisième phase (‘landrush’), tout un chacun dans le monde pourra solliciter un domaine .brussels et .vlaanderen, sans devoir montrer patte blanche. Comme lors de la première phase, des noms de domaine identiques sollicités plus d’une fois seront vendus aux enchères.
Durant la dernière phase, enfin, tout un chacun dans le monde pourra, sans aucun restriction et sans recourir à des enchères, faire enregistrer des noms de domaines .vlaanderen et .brussels.
Cette approche par phases s’avère nécessaire pour éviter le ‘cybersquatting’, par lequel des spéculateurs enregistrent massivement des noms de domaine pour les revendre ensuite à gros prix. .gent devra accomplir également ce parcours avec ici et là quand même quelques petites divergences (pour .gent, il n’y aura par exemple pas d’enchères).
Mais l’on ne sait toutefois absolument pas encore quand la première période de ‘sunrise’ débutera. Combell et DNS Belgium espèrent que ce sera avant la fin de 2014 (ce qui n’est pas impossible en théorie), mais surtout pour .vlaanderen et .brussels, une date quelque part en 2015 est assurément plus réaliste.
“J’admets qu’il subsiste encore pas mal d’incertitude à propos de la date de départ et que le lancement des premiers nouveaux suffixes accuse du retard”, ajoute encore De Bois. “Mais sur les 1.400 dossiers qui doivent être traités par l’Icann, il y en a encore pas mal qui vont disparaître. Cela joue en notre faveur car ainsi, nous pourrons peut-être être servis plus vite que prévu.”
Prix
A l’entendre, DNS Belgium précisera avant la fin de cette année encore les prix qu’il facturera à ses agents pour les noms de domaines .vlaanderen et .brussels. L’on s’attend à ce que le prix pour les utilisateurs finaux soit d’environ 25 euros par nom et par an. Un .gent sera quelque peu plus coûteux pour atteindre 30 euros environ par nom et par an, même si ces références de prix pourraient être fonction de la demande.
D’un premier sondage effectué auprès de quelques registraires (des vendeurs de noms de domaine), il ressort que ce sont surtout .brussels et .gent qui suscitent l’intérêt. .vlaanderen fait l’objet de davantage de questions.
D’une récente enquête de la présidente de BeCommerce, Patricia Ceysens (Open VLD), il est apparu en effet qu’il n’y a que peu d’enthousiasme pour cette extension au sein des entreprises flamandes.
Auteur: Frederik Tibau
Source: datanews.levif.be