Pétition contre la nationalisation de DNS.be

Les 15 agents du forum des membres de DNS.be ont lancé une pétition contre l’éventuelle nationalisation du gestionnaire des noms de domaine belge. Le forum invite les 450 registraires qui vendent des noms de domaine .be de signer un position paper étoffé sur la question.

DNS.be est une a.s.b.l. appartenant à la fédération sectorielle Agoria, au groupe d’utilisateurs Beltug, à l’association des fournisseurs de services internet ISPA et à son ex-fondateur, le professeur Pierre Verbaeten de la KULeuven. Le gestionnaire du domaine de top level belge a déjà enregistré au fil des années plus d’1,2 million de noms de domaine .be.

Le forum des membres de DNS.be est en quelque sorte le porte-parole des 450 registraires qui commercialisent les noms de domaine .be. Ce groupuscule se réunit plusieurs fois par an, notamment pour effectuer du brainstorming et pour pouvoir peser sur la politique menée par DNS.be. Parmi ces 15 membres figurent des agents belges tels OpenMinds, bNamed, Combell, PriorWeb et Nucleus, mais aussi des acteurs étrangers comme Inforbusiness.com et Totaalnet.

Ce forum a à présent diffusé un volumineux position paper reprenant les arguments s’opposant à la nationalisation de DNS.be. Les 450 registraires à l’échelle mondiale qui vendent les noms de domaine .be sont invités à le signer, afin que le forum puisse interpeler d’une voix plus forte le ministre de l’Economie, Johan Vande Lanotte (SP.A).

Idéologique

Le SPF Economie et Vande Lanotte entendent en effet s’attirer le gestionnaire des noms de domaine belge, et ce pour diverses raisons. L’un d’elles est de nature idéologique: le sp.a considère qu’il est du devoir du gouvernement de gérer quelque chose d’aussi crucial que le domaine de top level belge, ce qui est moins le cas des autres partis.

Ce qui est assurément plus important encore, c’est que le sp.a et le SPF Economie auront plus d’emprise sur l’internet belge en cas de nationalisation. “Et si l’on peut ainsi s’attirer des fonds substantiels à investir, c’est évidemment d’autant plus intéressant. Les ministres cherchent de l’argent, c’est évident”, a récemment encore déclaré une source proche du dossier à Data News. Une autre source parle d’une véritable lutte de pouvoir entre le SPF Economie et l’IBPT, dont DNS.be pourrait être la victime.

En tout cas, les agents de DNS.be ne sont pas prêts de digérer une éventuelle nationalisation. Ils affirment dans leur position paper que la gestion de l’administrateur des noms de domaine doit toujours demeurer dans des mains non gouvernementales, bien loin des intrigues politiques.

Ils exigent aussi de conserver la structure d’une a.s.b.l. afin que l’influence d’acteurs commerciaux ne puisse s’imposer. En outre, ils prétendent que la direction de DNS.be est mieux organisée par des personnes et des organisations proches du secteur (registraires, entreprises ICT,…), comme c’est le cas aujourd’hui.

Le forum émet également d’importants doutes vis-à-vis de l’idée de vendre les noms de domaines .be uniquement à des acteurs enregistrés dans l’UE. Cette idée aurait entre-temps déjà gagné les cercles gouvernementaux.

Initiative

DNS.be lui-même soutient la démarche des membres du forum, tout en insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une initiative personnelle. “Nos agents veulent par cette action anticiper une éventuelle nationalisation et recherchent du soutien au sein de la communauté des registraires”, explique Philip Du Bois, directeur général de DNS.be.

“Nous soutenons cette action, mais nous souhaiterions adoucir néanmoins certains points. DNS.be collabore bien avec le gouvernement à différents niveaux, dont celui des questions liées à la sécurité, et nous voulons que cela continue.”

Source: datanews.levif.be