Certains pays travaillent dans l’ombre à la création de réseaux Internet alternatifs à des fins politiques, mais ces tentatives devraient échouer, a assuré mercredi Rod Beckstrom, le patron de l’Icann, l’organisme qui gère le Web.
Des informations qui circulent dans la blogosphère affirment que la Russie et la Chine développent de nouvelles manières d’organiser l’Internet afin de s’affranchir de l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), organisation indépendante mais que beaucoup jugent trop liée aux Etats-Unis. La Chine, en particulier, dispose de suffisamment de ressources pour créer son propre réseau. Rien n’empêche théoriquement un Etat de s’affranchir de la tutelle de l’Icann, mais le réseau ainsi créé tournerait en circuit fermé. Ce qui pourrait précisément intéresser la Chine, qui pratique déjà un filtrage et une censure à grande échelle du Web.
« On ne va pas spéculer sur le nom de ceux qui font ça, ça ne regarde qu’eux », a dit M. Beckstrom, refusant de nommer les Etats en cause. « Ces gens veulent tester leurs propres aptitudes à faire ce genre de choses et changer leur suffixe national » (l’adresse identifiant un pays à l’image du « .fr » français), ajoute-t-il. « Certain s’inquiètent peut-être pour la sécurité, certains veulent avoir des alternatives au cas où des problèmes régionaux émergeraient, d’autres pourraient avoir des objectifs politiques », a-t-il expliqué.
Soulignant que l’Icann visait à « garder tout le monde autour de la table des discussions », il a souligné qu’un schisme de l’Internet était improbable en raison de la popularité du Web. L’Icann, organisme à but non lucratif mis en place à l’origine par le gouvernement américain, s’est engagé le mois dernier à mieux rendre compte de ses activités, avec un droit de regard accru pour les autorités autres qu’américaines.
Source: Le Monde.fr