Après bien des déboires, Faust Pharmaceuticals, qui avait récolté 27,2 millions d’euros depuis sa création en 2001, repart du bon pied. Rebaptisée il y a quelques jours Domain Therapeutics, l’entreprise de biotechnologies alsacienne vient d’obtenir un financement de 2,11 millions d’euros pour se relancer. Une aubaine par mauvais temps financier, ses actionnaires historiques, AGF Private Equity, Auriga Partners, Edmond de Rothschild Investment Partners et Sofinnova Partners, ont considéré qu’elle possède, avec sa plate-forme technologique, un outil unique susceptible de générer beaucoup de valeur. D’ailleurs, deux investisseurs régionaux, Airfi (Alsace Inter Regio Fonds d’Investissement) et Alsace Création, les ont suivis, ainsi que deux figures de la biotechnologie mondiale, Sam Eletr et Bernard Gilly, à titre personnel.
Pour assurer la continuité de l’activité de recherche et développement, Pascal Neuville, cofondateur et ancien directeur scientifique, a repris la direction des opérations dès cet été. « Avec les fonds levés, nous avons une visibilité financière de deux ans pour rentabiliser notre plate-forme technologique en combinant des services de recherche et des accords de codéveloppement avec des partenaires pharamecutiques », explique-t-il. Très clairement, le changement de nom de la société coïncide aussi avec l’élargissement de son champ d’investigation initial, le système nerveux central, à d’autres domaines thérapeutiques tels que les maladies psychiatriques ou les désordres du métabolisme. Evidemment, son accord de recherche majeur avec le japonais Takeda, signé il y a quelques mois, a pesé lourd aux yeux des investisseurs. « Ce dossier montre bien que l’on peut redéployer une entreprise en difficulté avec un investissement resserré, à condition de se focaliser sur des objectifs très précis », insiste Thierry Laugel, partenaire d’AGF Private Equity. C’est même un cas d’école à méditer pour toute la biotechnologie française.
source LesEchos.fr