Si l’écriture de Nietzsche fut considérablement modifiée par l’apparition de la machine à écrire, nous pourrions tous affirmer la même chose d’Internet puisque nous adaptons notre rédaction au support que nous employons. Ceci est vrai pour les lignes éditoriales spécifiques au Net, mais surtout pour les noms de domaine dépourvus de signes diacritiques, qui nous semblent aujourd’hui, presque légitimes.
Jusqu’ici le format ASCII que nous utilisions pour former nos noms de domaine ne tenait pas compte des alphabets accentués. Un détail lorsque l’on est anglais ou américains mais une contrainte lorsque l’on est français ou allemands.
Contrainte abolie depuis le 3 mai dernier, avec l’apparition de 30 nouveaux caractères qui s’ajoutent à la composition des noms de domaines français. Une possibilité offerte par les IDNs (noms de domaine internationalisés) qui supportent les caractères latins accentués ainsi que les alphabets non latins (cyrilliques, chinois, arabes…). Les IDNs vont désormais permettre d’étendre à 67 le nombre de caractères autorisés, et ceci, sous les 6 extensions que l’AFNIC gère actuellement (.fr, .re, .tf, .wf, .pm et .yt). Une “sunrise period” a cependant été mise en place jusqu’au 3 juillet 2012, délai “d’enregistrement prioritaire” permettant aux propriétaires de sites de déposer leur variante “IDN”.
Si les noms de domaine s’adaptent enfin à notre alphabet, qu’en est-il en termes d’opportunités pour les marques ?
Mieux vaut prévenir que guérir
Profitez enfin d’un nom de domaine parfaitement en phase avec votre marque, votre orthographe est respectée, votre marque aussi. Mais ce changement est aussi une protection supplémentaire pour les marques. La procédure SYRELI, mise en place par l’AFNIC, permet aux ayants-droits d’obtenir rapidement la suppression ou le transfert de noms litigieux déposés par des tiers n’ayant aucun intérêt légitime.
Un nom compris est un internaute plus attentif
Une stratégie de naming ne doit pas être prise à la légère. Un nom n’est pas anodin, il reflète l’ADN d’une entreprise. Le nom doit être assez fort de sens pour être mémorisé. Un nom bien choisi doit être bien écrit, donc bien lu et bien compris..
Plus de local dans le SoLoMo
Avec la profusion d’alphabets pris en compte par les IDNs, chaque marque peut prendre position sur des marchés locaux, car communiquer sur un nom de domaine compréhensible par un internaute local reste un avantage considérable. Une solution de plus donc, pour déployer des stratégies sociales, locales et mobiles.
Côté référencement, pas de problème
Sur vos moteurs de recherche, rien n’indique en effet, qu’un nom de domaine en IDN soit moins bien référencé qu’un autre en ASCII. Vous pouvez migrer sereinement vers un format IDN sans vous soucier d’une baisse de ranking.
Avec l’accroissement des extensions acceptant les caractères locaux, comme le cyrillique pour la Russie, les idéogrammes pour la Chine ou les caractères accentués pour la France, il est incontestable que l’Internet de demain sera IDN. Même si la visibilité de cette nouveauté n’est pas encore aussi grande qu’espérée du fait de l’absence de migration d’une grande marque, l’apparition de nouvelles opportunités semble évidente. La singularité des marques est définitivement respectée.
Source: blog.emakina.fr