Des Bretons, soutenus par le conseil régional, y travaillaient depuis 2007. Comme les Catalans, pionniers, ils espèrent obtenir sur Internet un nom de domaine en « .bzh »
« Une bonne nouvelle »
Dès 2007, quelques Bretons, militants du « .bzh », avaient anticipé cette évolution et exploré le terrain. Le conseil régional, à l’unanimité, avait même confié à Bretagne-Prospective une mission d’étude sur l’opportunité et la faisabilité d’un tel projet.
Pour Christian Deumeuré-Vallée, qui a piloté l’étude au sein de Bretagne-Prospective, la récente décision de l’Icann est donc « une très bonne nouvelle ». Il ne mésestime cependant pas le chemin qui reste à parcourir… Pour s’assurer de la crédibilité des demandes et leur pérennité, l’Icann exige un droit d’entrée de 130 000 €. Qui peut être perdu en cas de rejet du dossier…
Sur le plan technique, la mise en place d’un nom de domaine est également une affaire très complexe et donc coûteuse. Sur ce terrain, Bretagne-Prospective travaille avec Core, qui a monté avec succès le dossier catalan et réunit d’autres projets régionaux, galiciens, basque, gallois, écossais… L’opérateur français gestionnaire du «. fr » a également été approché. Pourquoi vouloir décrocher un nom de domaine en. bzh ? « Au-delà de l’affirmation forte d’une identité, explique Christian Demeuré-Vallée, c’est un moyen exceptionnel pour la Bretagne d’exister dans ce monde encore émergeant d’Internet. Dans ce paysage en pleine évolution, on ne sait pas où on va, mais on sait qu’il faut y aller ».
Un soutien institutionnel fort
Une extension régionale peut aussi permettre à des entreprises, des structures touristiques, de se différencier, notamment à l’international, en affichant leur spécificité. D’autant plus que le suffixe .bzh pourra fort bien cohabiter dans leur identification avec un .fr ou un .com.
Une association (www.bzh) a été créée pour faire prospérer le nom de domaine breton. Elle a déjà recueilli près de 20 000 soutiens auprès de la communauté bretonne des internautes. « Nous savons cependant qu’un soutien institutionnel fort sera nécessaire pour aboutir », reconnaît Christian Demeuré-Vallée. La Région Bretagne a déjà investi plus de 100 000 € dans la préparation de ce dossier.
S’il va à son terme, les premiers .bzh pourraient fleurir sur la toile en novembre 2013.