Après « .com » ou « .net », les grandes entreprises pourront avoir leur propre nom de domaine

Le conseil d’administration de l’Icann, l’organisation en charge de coordonner Internet, a autorisé lundi à Singapour les entreprises à utiliser leur marque à la place de .org ou .com pour leurs noms de domaine.

Il s’agit d’une des évolutions majeures de ce secteur depuis des années, la dernière de cette ampleur étant la création de dot com (.com), il y a 26 ans. La réforme des noms de domaine est ouverte aux marques, mais aussi aux collectivités comme les régions ou les villes : la ville de Paris souhaite déjà déposer le nom « .paris ».

Les entreprises vont pouvoir soumettre leur demande à partir du 12 janvier 2012 pendant un délai de 90 jours, a indiqué Rod Beckstrom, directeur général de l’Icann. Parmi les premiers candidats (environ 120 entreprises ou collectivités), on trouve « les propriétaires de grandes marques, quelques grandes sociétés internationales, des villes, des régions et d’autres types de communautés », a-t-il ajouté. Ces sociétés devront joindre à leur demande un chèque de 185 000 dollars américains (130 200 euros), et paieront 25 000 dollars de frais de gestion annuels. Les premiers dossiers acceptés pourront être mis en ligne début 2013.

Un processus complexe

Le conseil d’administration de l’Icann a voté à treize voix pour et une contre en faveur de cette réforme, deux membres s’étant abstenus. Pour George Sadowsky, le seul membre ayant voté contre ce changement, « ce n’est pas la mission de l’Icann d’influencer le choix de vainqueurs ou de perdants dans de telles compétitions, et c’est implicitement ce que nous faisons ».

Avec un processus coûteux et complexe (les entreprises devront remplir un dossier de près de 200 pages) cette réforme est clairement orientée vers les grandes marques. Les dossiers déposés par des particuliers ne seront pas pris en considération. Les entreprises qui en bénéficieront le plus sont « les grandes marques avec un marketing clair et une stratégie orientée vers le client leur permettant d’exploiter leur nom de façon compétitive », a précisé M. Hnarakis, directeur de Melbourne IT Digital Brand Services, une société spécialisée dans les services internet et basée en Californie.

Certains émettent des craintes face à ce changement de grande ampleur. Sébastien Bachollet, pourtant l’un des membres du conseil d’administration favorable à la proposition, estime que « des gens vont trouver que les nouveaux noms de domaine peuvent porter à confusion ». Il ajoute cependant : « Je suis sûr que nous avons les moyens pour que cette période d’inquiétude soit la plus courte possible ».

Source: LaVoixDuNord