Google piraté: «Ce n’est pas une initiative de l’Elysée»

INTERNET – Un site dont le nom rappelle furieusement celui du géant américain crée le buzz en pointant vers le site de la Présidence…
Vous connaissez tous Google.fr mais connaissez-vous GoogIe.fr? Pourtant, les deux adresses, à première vue jumelles, n’ont rien à voir. Seule distinction entre les deux: une lettre. Le «l» de Google a été remplacé par un «i» majuscule pour créer GoogIe.fr. Une petite farce insignifiante si l’adresse www.googIe.fr (avec un i) ne pointait pas vers… le site de l’Elysée. De quoi créer le buzz, mercredi matin sur le Net qui se demande qui se cache derrière le plaisantin.

«Pas une initiative de l’Elysée»

Le nom de domaine a été déposé le 27 janvier dernier par un anonyme via l’hébergeur OVH. Impossible donc de savoir qui est à l’origine de ce «coup». «Ce n’est pas une initiative de l’Elysée», confirme la Présidence de la République à 20minutes.fr.

La plaisanterie n’a d’ailleurs pas fait rire sur place. «On ignore si la personne derrière cela cherche à nous aider ou à nous nuire, explique-t-on encore. Cette initiative est négative pour la vie du site Elysee.fr car elle ne peut nous apporter qu’une audience non qualifiée qui quittera rapidement notre site.» Quant à d’éventuelles représailles, l’Elysée préfère attendre de voir ce que Google a prévu de faire. «Si besoin, nous formulerons une demande auprès de l’Afnic (le centre de gestion des noms de domaine internet France) qui peut lever l’anonymat du créateur de cette adresse.»

«Cybersquatting»

Contacté par 20minutes.fr, Google France dénonce un «cybersquatting». «Ce site n’a rien à voir avec Google, il s’agit d’un « typosquatting », soit un changement minime dans le nom de domaine pour induire les internautes en erreur, explique-t-on chez Google France qui confirme être sur le point de saisir l’Afnic. Nous cherchons à savoir qui se cache derrière cela afin de prendre ensuite des mesures. Il existe une politique bien précise lorsqu’il y a un risque de confusion avec la marque, ce qui est le cas ici.»

Il ne reste donc plus à Google qu’à remplir un formulaire de demande de divulgation de données personnelles, en y apportant la justification du préjudice, qui sera ensuite traité par le service juridique de l’Afnic. Selon le centre, le délai traitement d’une demande varie mais il faut compter un mois «grand maximum».

Ironie sur Twitter

Un petit tour sur Wikipédia nous apprend que le «Googie» est un terme qui existe bien et qu’il s’agit d’un courant architectural futuriste. Aucun lien avec l’Elysée, à priori.

Sur Twitter, où l’usurpation a rapidement été repérée, les blagues vont bon train. «L’’élysée (.fr) ou la technique de la faute de frappe», ironise jozue. «Nicolas Sarkozy veut faire de l’ombre à Google!», plaisante Vivien Boidron. Et Humour de droite de conclure: «Etrange achat d’URL par l’Elysée. Faut que je pense à déposer yahou.fr». Ce nom est effectivement encore disponible… Mais pour combien de temps?

Source: 20minutes.fr
Auteur: Sandrine Cochard