Noms de domaine : ce qu’il faut savoir

Les noms de domaine ont toujours été un élément important de la structure même du réseau internet. Mais depuis l’avènement du Web 2.0, on a assisté à une évolution plus rapide dans leur utilisation.

  • La prépondérance des moteurs de recherche, comme Google, rend le nom de domaine moins important pour accéder directement à votre site. On remarque même que de nombreux utilisateurs moins expérimentés vont lancer une recherche sur le nom de domaine plutôt que de le taper directement dans la barre adresse du navigateur. Évidemment, le nom de domaine est important dans votre stratégie de référencement, ne vous méprenez pas. Mais ce n’est pas le sujet ici.
  • En second lieu, de nombreux services utilisent des noms de domaine peu communs jusqu’à présent (del.icio.us, tr.im, bit.ly, w.illi.am). Alors à quoi correspondent-ils ? Et peut-on faire ce que l’on veut avec son nom de domaine ?

Quelques rappels sur le fonctionnement du réseau internet

Les données circulent sur le réseau via le protocole IP, chaque élément sur le réseau (ordinateur, téléphone…) doit donc avoir une adresse unique. Au vue d’une pénurie d’adresses IP anticipée, et aussi pour simplifier l’usage d’internet, les noms de domaine permettent de faire le lien avec une adresse IP (c’est là qu’intervient le DNS, Domain Name System). Sans nous empêtrer dans les détails, retenons que généralement un serveur permettra d’héberger sur une même adresse IP une multitude de noms de domaines.

L’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), créé en 1998, a repris la gestion mondiale de toute cette architecture à la demande du gouvernement fédéral des USA et a aujourd’hui la main-mise sur les « root servers ».

Pour comprendre le rôle des « roots servers mondiaux », il faut savoir que dans un nom de domaine chaque « . » correspond à un niveau d’architecture (aussi appelé délégation), en partant de la droite vers la gauche. Le plus bas niveau correspond donc par exemple à « com » pour le nom de domaine « www.exemple.com ». Les « root servers » renseignent donc toutes les interrogations au niveau le plus bas, c’est la pierre angulaire du réseau internet. Ces serveurs sont situés sur tous les continents, et on en compte 13 actuellement. L’architecture technique permet que chaque serveur puisse être réparti à plusieurs endroits physiques, on en compte ainsi 2 « morceaux » au Canada actuellement (à Ottawa et à Montréal).

Le niveau le plus bas dans un nom de domaine est appelé TLD (top level domain). En simplifiant, il en existe deux types principaux :

  • gTLD, soit general top level domain. C’est l’extension qui s’applique à tous généralement et on connait les plus anciens comme .net, .org, .com. On compte 21 gTLD actuellement et ils sont codés sur 3 caractères ou plus. Les extensions les plus courantes peuvent être obtenues sans limitation mais il existe aussi des extensions « sponsorisées » et réservées à certains groupes d’utilisateurs, comme par exemple .travel pour les professionnels du tourisme, .aero pour l’industrie aéronautique…
  • ccTLD, soit country code top level domain. C’est l’extension liée à un pays ou une zone souveraine. Il y a 251 extensions de ce type actuellement, et elles sont toujours codées uniquement sur 2 caractères . L’Europe est une aberration dans le système car elle a obtenu l’extension « .eu », sans être un pays souverain. L’ICANN donne la délégation à un pays pour gérer sa propre extension. Certains pays sont stricts (comme le Canada ou la France) et exigent une présence locale pour déposer un nom de domaine sous leur extension, d’autres pays ont revendu à fort prix le droit d’exploitation de ces domaines courts à deux lettres. C’est le cas des Iles Tuvalu et leur extension .tv (qui n’a rien à voir avec la télévision au départ). De plus certains pays créent une autre zone par dessus pour offrir des services plus précis ou distinguer certaines offres. C’est le cas par exemple du Canada et des extensions par province (.qc.ca).

Protéger son nom ou sa marque

Lorsque vous achetez un nom de domaine, vous obtenez la délégation sur ce nom et vous pouvez donc utiliser ce qu’on appelle des sous-domaines. Le plus connu et le plus communément utilisé est « www » mais rien ne vous empêche de faire autrement, comme par exemple w.illi.am, qui a comme sous-domaine w. Dans cet exemple, le ccTLD correspond à l’Arménie (.am), le domaine est donc illi.am.

Votre stratégie Web pourrait vous amener à créer plusieurs sites qui se partageraient votre nom de domaine principal et une multitude de sous-domaines. Les spécialistes du référencement recommandent souvent de capitaliser sur un seul nom de domaine plutôt que de créer des sites satellites (avec un nom de domaine distinct). Le sous-domaine est parfait pour cette stratégie.

Pour protéger une marque ou un nom sur Internet, il est préférable d’acquérir au moins le nom sous les principales extensions et probablement aussi l’extension de votre pays principal d’activités. Un spécialiste du SEO vous conseillera probablement de ne choisir qu’une seule adresse à communiquer à vos contacts mais de tout de même transférer tout le trafic de vos domaines secondaires vers ce domaine principal. Il faudra faire attention à la réalisation technique de ce transfert pour éviter que les moteurs de recherche comme Google ne considèrent tous les domaines secondaires comme une réplication du domaine principal et pour éviter aussi de diluer l’importance de votre domaine principal.

Une erreur courante est de ne faire fonctionner votre site qu’avec le sous domaine « www ». Dans certains cas, les utilisateurs omettent le triple « w » et pourraient se retrouver sur une erreur technique ou une page vide. Votre site devrait donc fonctionner dans les deux cas, avez vous déjà vérifié que c’est bien le cas ?

Le futur des noms de domaines selon l’ICANN

Ces dernières années, l’ICANN a essayée de proposer des alternatives aux noms de domaines habituels (avec les .biz ou .info par exemple), puisque les principaux domaines sont généralement non disponibles avec une extension .com ou .net.

Cette année l’ICANN souhaite offrir des extensions de domaine dans une langue autre que l’anglais, il s’agit du programme internationalized domain name (IDN).  L’Égypte a fait une des premières demandes avec l’extension .misr (Égypte). Cette nouveauté s’ajoute à la possibilité déjà existante d’écrire les noms de domains en caractères non latins  (idéogramme, arabe, cyrillique…). Ces domaines ne sont supportés cependant qu’avec les systèmes d’exploitations récents et les navigateurs récents.

En 2010, l’ICANN envisage d’ouvrir les vannes pour la création de nouvelles extensions à tous ceux qui en font la demande. Quelques limitations tout de même : les frais sont estimés à 185 000$ pour étudier chaque dossier.  Mais nous pourrions donc voir apparaitre rapidement des extensions pour certains secteurs ou même des extensions pour les grandes marques mondiales. Il faudra donc étudier leurs impact sur les utilisateurs, et cela pourrait aussi marquer la fin du nom de domaine au profit de la simple recherche, si les utilisateurs ne s’y retrouvent plus.

auteur : Cedric Fontaine
source RezoPointRezo.com

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