L’Icann, l’organisation qui gère le système des noms de domaine au niveau mondial, a aujourd’hui approuvé l’introduction des Internationalised Domain Names (IDN), à savoir des adresses web qui peuvent aussi contenir des caractères chinois, arabes et cyrilliques après le point.
L’organisation se penchera sur les premières demandes en ce sens dès le 16 novembre. Les adaptations dans la racine DNS devraient suivre durant le premier semestre de 2010. Ensuite, des URL complètes pourront être mentionnées dans d’autres caractères que ceux de l’alphabet latin. La priorité sera donnée aux ccTLD (country code TLD), qui pourront fonctionner via ce qu’on appelle une procédure ‘fast track’.
« Parmi les plus d’1,6 milliard d’internautes au monde, plus de la moitié ne maîtrisent pas les caractères latins », déclare Rod Beckstrom, CEO de l’Icann. « Voilà aussi pourquoi ce changement s’avère essentiel pour la poursuite de la croissance du réseau. »
Cela fait des années déjà que l’Icann planche sur les IDN. Le fait que leur introduction semble s’accélérer maintenant pourrait, selon les spécialistes, être du à la pression politique exercée par des pays comme la Chine et la Thaïlande qui ont clairement laissé entendre que si les IDN n’arrivaient pas rapidement, ils s’en occuperaient eux-mêmes.
Dans ces deux pays, il est du reste dès à présent possible, en recourant à un moyen détourné, de mentionner des URL complètes dans l’alphabet local. Mais le système inventé dans ce but n’est pas reconnu à l’échelle internationale et n’est pas compatible avec tous les ordinateurs.
Le président du conseil d’administration de l’Icann, Peter Dengate Trush, dément les accusations, selon lesquelles une pression aurait été exercée. Il s’en tient à l’explication que l’introduction des IDN était si complexe qu’il n’était pas possible d’aller plus vite.
« Rares sont ceux qui ont conscience de l’extraordinaire complexité de ce changement », a-t-on entendu à Séoul. « En fait, il s’agit du plus important changement apporté à l’internet au cours des 40 ans d’histoire de la plate-forme. Nous avons procédé à des tests des années durant et maintenant que nous sommes convaincus que le système est au point, nous pouvons enfin commencer à le déployer.
Le principal obstacle a été la création d’un système de traduction qui permette que divers textes (au total plus de 100.000 caractères différents) puissent être aisément convertis à l’adresse internet correcte.
auteur : Frederik Tibau
Source DataNews.be