Filipe Brandao Ferreira est fâché. Le patron de l’entreprise F. B. F. Nettoyages a découvert récemment que le nom de son entreprise créée en 2002 avait été détourné sur le web. «Nous avons activé il y a une année l’adresse internet www.fbf-nettoyages.ch. Or, récemment, un client et ami a attiré mon attention sur le fait qu’il existait une autre adresse, quasi similaire – www.fbfnettoyages.ch – qui renvoyait à la page internet d’une société concurrente, également active à Yverdon», explique-t-il.
Site désactivé
Aujourd’hui, le cas semble réglé, puisque, à la suite d’un courrier expédié le 4 juin par l’avocat de la société lésée, le site parasite a été désactivé. «Je l’ai fait immédiatement après réception de cette lettre», confirme le patron de cette deuxième entreprise.
Mais comment explique-t-il le fait d’avoir activé une adresse sur le web identique à un tiret près à celle d’un concurrent yverdonnois? «Je tiens d’abord à préciser que nous n’avons pas volé ce nom de domaine, qui n’avait pas été acheté. Ensuite, il s’agit d’une erreur de notre webmaster. Nous avons acheté une quarantaine de noms de domaine qui sont redirigés vers notre site actuel après avoir été déviés sur notre ancienne adresse», relève-t-il.
Encourt-il des sanctions pénales? «C’est un peu comme si quelqu’un créait le site 24-heures.ch et redirigeait avec cette adresse le lecteur vers le site d’un journal concurrent, explique un avocat spécialisé dans internet et les nouvelles technologies. On se trouverait alors clairement dans un cas de concurrence déloyale, puisqu’on joue sur une ambiguïté. Mais ces derniers sont appréciés au cas par cas par les tribunaux.»
Quoi qu’il en soit, Filipe Brandao Ferreira n’entend pas se laisser faire. Et il regrette d’autant plus cette affaire qu’il n’a «même pas reçu un coup de téléphone d’excuses». S’il est difficile d’estimer le nombre de clients qu’il pourrait avoir perdu dans l’aventure, il avance que son activité du printemps a diminué de 15% par rapport à l’année dernière. «Et je ne crois pas que tout soit imputable à la crise…» Interrogé sur la question, le patron de l’entreprise incriminée précise que d’après les chiffres de Google analytics, la page a été «visitée à 5 ou 6 reprises dans le courant du mois de mai». Et de mentionner qu’il existe bel et bien une «petite guéguerre dans le milieu et que M. Ferreira a créé une société au nom très proche d’une autre entreprise qu’il exploite dans la région du Nord vaudois».
auteur : FRÉDÉRIC RAVUSSIN
source 24heures.ch