Le rush officiellement attendu sur le nouveau nom de domaine de haut niveau .asia tarde à se concrétiser. Au terme d’une période de préinscription (‘sunrise’) de plus de quatre mois, seuls 30.000 noms de domaine .asia ont été enregistrés. En outre, une grande partie des demandes émane des Etats-Unis et d’Europe. L’intérêt dans les pays asiatiques mêmes est provisoirement limité.
Après le lancement de .asia, tous ceux qui le souhaitent, peuvent enregistrer un nom de domaine se terminant par .asia, mais au terme d’une procédure d’enchères. C’est hier soir qu’a eu lieu l’introduction du nouveau ‘generic top level domain name’ (gtld), ce qui a donné lieu à une petite fête exclusive à New Delhi. Mais malgré tout ce tralala, les ‘stakeholders’ de .asia ne sont pas vraiment satisfaits. Les 30.000 demandes dans le cadre de ‘sunrise’ (la période au cours de laquelle seuls les autorités et les propriétaires de marques confirmées sont autorisés à solliciter un nom de domaine), sont encore loin d’atteindre les prévisions.
Par comparaison, lors de la période ‘sunrise’ pour le nom de domaine de haut niveau .eu, qui dura également quatre mois, le registre européen Eurid accueillit pas moins de 346.000 demandes. Pourquoi cette ‘histoire à succès’ ne se répète-t-elle pas en Extrême-Orient? Les spécialistes citent différentes causes. C’est ainsi que .asia est une initiative privée impliquant plusieurs actionnaires et n’émanant donc pas d’une organisation politique ou économique centrale comme l’est l’Union europénne. De plus, l’extension .asia n’est pas un standard approuvé ISO 3166 (au contraire de .be et .eu par exemple), ce qui effraye pas mal de personnes intéressées. Car que se passerait-il si l’organisation derrière .asia déposait son bilan ou jetait l’éponge?
De plus, il sera bientôt de nouveau possible d’introduire des demandes pour de nouvelles extensions, et l’on s’attend à ce que dans un avenir proche, des centaines de nouveaux gtld viennent s’ajouter, ce qui accroîtra encore la fragmentation et réduira l’intérêt pour .asia. C’est ainsi par exemple que de nombreuses villes tant en Europe qu’en Extrême-Orient se seraient déjà montrées intéressées. Une autre explication – plausible ou non – entendue, hier, dans les couloirs de New Delhi, c’est qu’il n’existe qu’un sentiment d’appartenance limité parmi les pays asiatiques, ce qui condamnerait le gtld .asia à demeurer peu populaire.
Auteur : Frederik Tibau
Source DataNews.be