PARIS (AFP) – Le journaliste Edwy Plenel, qui s’apprête à lancer le 16 mars un journal « indépendant et participatif » sur l’internet baptisé MediaPart, est accusé de « contrefaçon de marque » par le groupe d’édition d’origine belge Média-Participations, ont indiqué vendredi le journaliste et son avocat, Me Jean-Pierre Mignard.
Dans un article publié sur le site du journal (mediapart.fr), actuellement en phase de test, Edwy Plenel précise qu’il est convoqué le 12 février à 12H00 devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris.
Selon le journaliste, Média-Participations demande à la justice d’interdire à MediaPart l’usage de cette dénomination et de lui imposer le transfert, à ses frais, de son nom de domaine à la société belge ainsi que le versement d’une indemnité de 90.000 euros.
De son côté, le groupe Média-Participations, interrogé par l’AFP, a souhaité « dédramatiser l’affaire ». « Notre émoi devant la confusion des noms nous semble légitime et nous souhaitons parvenir à un accord », indique-t-on au siège de Média-participations à Paris.
Média-Participations, qui qualifie cette affaire de « tempête dans un verre d’eau », précise qu’une rencontre est prévue dans les prochains jours avec les représentants de MediaPart.
Selon Edwy Plenel, dont les arguments sont repris par Me Jean-Pierre Mignard dans une vidéo mise en ligne sur le site DailyMotion, la plainte de Media-Participations doit être rejetée « parce que nous sommes de bonne foi et dans notre bon droit ».
Il n’y a, selon lui, aucune confusion possible entre un journal en ligne d’information générale et participative et une holding regroupant plus de 40 marques différentes, dont les activités concernent la bande dessinée, la vie pratique et l’édition religieuse.
Il estime par ailleurs que le groupe belge obéit à des motivations « purement commerciales » après avoir constaté que MediaPart a publié des informations exclusives et inédites pendant la période de pré-lancement.
Enfin, il souligne qu’il y a une différence fondamentale entre un groupe dont l’objet est de prendre des « participations » financières et un journal « participatif » (d’où son nom), qui s’appuie sur la relation entre lecteurs et journalistes.
De son côté, Média-Participations estime « surréaliste » que MediaPart considère sa démarche comme une atteinte à la liberté de la presse. « La liberté de la presse ne nous semble pas menacée », assure la société.
Source AFP