ILe Président Wade l’a annoncé ce lundi 24 octobre à l’ouverture de la 42ème Conférence de l’Icann, les experts l’ont confirmé : le Sénégal, à l’instar d’autres pays africains, va abriter une copie de serveur racine qui joue un rôle important dans le système DNS(Domain name system).
Il y en avait treize au total gérés sous l’autorité de l’ICANN dont 9 aux Usa et le reste en Europe et au Japon puis le protocole a évolué et permis d’avoir des copies de serveurs racines au Kenya, en Afrique. Le Sénégal va bientôt en abriter une. Pour le Président Wade qui l’a annoncé hier, lundi 24 octobre dans son discours d’ouverture de la 42ème Conférence de l’Icann, « cela conforte le pays dans son rôle de leadership. » Mais qu’est-ce qu’un serveur racine ?
Dans le système DNS(Domain name system), les serveurs racine ou « root servers » jouent un rôle important consistant à répondre aux requêtes qui concernent justement les noms de domaine de premier niveau ( top-level domain , TLD) et qui les redirige vers le serveur DNS de premier niveau concerné. Autrement dit, si l’un ou quelques un d’entre eux ne répondent plus, la charge est répartie entre les serveurs qui subsistent.
Si aucun d’entre eux ne pouvait répondre aux requêtes, les noms de domaines deviendraient progressivement inaccessibles, au fur et à mesure que les informations dans les caches parviendraient à expiration, c’est-à-dire environ 2 % par heure d’indisponibilité totale. La possibilité d’un bug qui affecterait l’ensemble des serveurs est limitée par la diversité des versions logicielles employées : BINDv8, BINDv9 et NSD et le matériel sur lequel fonctionnent les serveurs est divers.
Outre une avancée notoire sur le chemin de la démocratisation tant réclamée dans la gouvernance de l’internet, cette acquisition va permettre une optimisation de la bande passante. « Ce qui veut dire que quand je fais une requête depuis mon browser ici à Dakar, avant le serveur qui me répondait étant en dehors de l’Afrique et on bouffe sur la bande passante qui aurait pu être utilisée pour faire autre chose.
Vous comprendrez donc l’opportunité de ramener une copie de ces serveurs dans un espace africain », explique Mohamet Diop, ancien membre de l’Icann et PDG de l’entreprise Next.
Cela répond en tout cas à un voeu des ministres africains chargés des Tic et qui en avaient fait une recommandation notamment lors d’une rencontre à Dakar en 2005 et qui portait d’ailleurs sur le thème de la « Position Africaine Commune sur la Gouvernance de l’Internet ».
Ce nouveau pas vers l’internationalisation de la gouvernance de l’Internet s’est déjà illustrée en juin in 2010, date à laquelle pour la première fois dans l’histoire de la société de l’Information, deux experts africains de haut niveau se sont vus remettre des clés cryptographiques de sécurité des serveurs racine Internet, lors d’une cérémonie organisée à Washington les 16 et 17 juin par la société pour l’attribution des noms de domaines et des numéros sur Internet (ICANN).
Sélectionnés alors au niveau mondial par l’Icann, ces deux experts africains sont chargés, en cas de dysfonctionnements sérieux, d’utiliser les codes cryptographiques qu’ils détiennent pour assurer la restauration des serveurs racine qui sont des infrastructures critiques pour le fonctionnement global de l’Internet.