Les Etats-Unis et l’Union européenne ont demandé d’une même voix à l’Icann, l’autorité mondiale de régulation des noms de domaine, de réformer sa gouvernance. Les deux puissances assurent néanmoins à nouveau leur soutien à la détention de ces responsabilités par une organisation privée à but non lucratif.
C’est jeudi dernier que Neelie Kroes, la commissaire européenne aux questions numériques, et Larry Strickling, secrétaire d’état adjoint au commerce américain, ont réitéré leur soutien à l’Icann et à son système de gestion des TLD (noms de domaine de premier niveau). L’Icann, qui est en train de passer en revue les prochains TLD à accepter, a notamment connu quelques difficultés avec le .xxx, décrié par les éditeurs de contenus pornographiques comme par les anti-porno.
Mais pour les Etats-Unis et l’Europe, on l’aura compris, le fondement même de la mission de l’Icann n’est pas à remettre en question. Cependant, pour Neelie Kroes comme pour Larry Strickling, il s’agit de faire un peu moins de place à l’opacité de son fonctionnement interne, et donc de réformer sa gouvernance. Les deux responsables politiques souhaitent que l’Icann applique à la lettre une suite de recommandations faites l’an dernier pour améliorer sa transparence, et prenne en compte sérieusement les avis du Governmental Advisory Committee (GAC), son organe interne de formulation de recommandations, qui représentent les intérêts des gouvernements et organisations internationales au sein de l’Icann.
En clair, il faut comprendre que l’Icann prend des décisions qui ont des répercussions sur Internet et sur les politiques des Etats. Celui-ci ne pourrait donc pas, selon les Etats-Unis et l’Europe, s’affranchir de leurs avis et de leurs politiques. Le renouvellement du contrat de délégation des missions de l’Iana (Internet assigned numbers authority, une composante de l’Icann en charge de la gestion des adresses IP) entre l’Icann et le gouvernement américain arrive à échéance en septembre prochain, et pourrait être utilisé comme moyen de pression supplémentaire pour pousser l’Icann à se réformer.
Source: Clubic