Internet est sur le point de connaître «sa plus grosse transformation depuis sa création» il y a plus de 40 ans, selon Icann, la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet.
L’organisation finalise l’introduction d’adresses web dont les noms de domaines ne seront pas écrits en caractères latins. La proposition, qui doit être validée le 30 octobre, permettrait de déposer des noms de domaines dans de nombreux alphabets à partir du 16 novembre.
Le président de l’Icann affirme que les premiers noms de domaine internationalisés pourraient être actifs dès la mi-2010. «Plus de la moitié des 1,6 milliards d’utilisateurs d’Internet utilisent des langages dont l’alphabet n’est pas basé sur le latin» a-t-il annoncé lors de l’ouverture de la conférence de l’Icann à Séoul. «Ce changement est donc non seulement nécessaire pour la moitié des utilisateurs d’Internet d’aujourd’hui, mais également sans doute plus de la moitié des utilisateurs futurs.»
Les préparatifs techniques à un tel changement sont testés depuis plusieurs années. Il s’agit en effet d’une modification technique très complexe: créer un nouveau système de traduction qui sera appliqué au Domain Name System (DNS), le service qui permet d’établir une correspondance entre une adresse IP et un nom de domaine. Quand vous tapez www.slate.fr par exemple, le système traduit ce nom en une série de chiffres compréhensibles par l’ordinateur, l’adresse IP. Le changement permettra au DNS de reconnaître et de traduire les caractères non-latins en adresses IP.
Certains pays comme la Chine et la Thaïlande ont déjà mis en place des techniques pour permettre aux utilisateurs d’entrer des adresses web dans leur propre langage, mais elles ne sont pas approuvées internationalement et ne marchent pas sur tous les ordinateurs.
L’Icann a été crée en 1998 par le gouvernement américain comme autorité de régulation d’internet. Après des années de critiques, les Etats-Unis ont accepté le mois dernier de réduire son contrôle sur cette organisation de droit privé à but non lucratif en signant un accord lui accordant l’autonomie.
source Slate.fr