L’ICANN repousse les nouvelles extensions web

En juin 2008, L’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l’organisation chargée de superviser la gestion des suffixes Internet, a annoncé son souhait de libéraliser les extensions de noms de domaine (TLD). Cette initiative a pour but de relancer le marché des noms de domaine en permettant aux entités commerciales de créer elles-mêmes leur(s) extension(s) web pour revendre par la suite les noms de domaine associés.

En décembre dernier, Paul Twomey, PDG de l’ICANN avait annoncé l’introduction des TLD génériques pour l’année 2009 en déclarant : « dès le premier trimestre, les 1,3 milliard d’internautes pourront acquérir des adresses génériques, en déposant des mots courants comme ‘.amour’, ‘.haine’ ou encore des noms propres ». M. Twomey précisait par ailleurs qu’il y aurait entre entre 200 et 800 nouvelles extensions cette année.

Pourtant les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme prévu. En effet, L’ICANN doit désormais faire face à de nombreuses critiques. Karla Valente, directrice des services de communication de l’ICANN explique : « même si le lancement n’aura pas lieu le 30 septembre, comme nous l’avions annoncé lors d’une conférence au Caire, nous continuons de travailler pour une introduction dans le courant de l’année 2009 ».

Chaque nouvelle extension de nom de domaine sera commercialisée 185 000 dollars à la société souhaitant l’acquérir, auxquels viendront s’ajouter 75 000 dollars pour une utilisation annuelle. Autant dire que les pratiques tarifaires de l’ICANN, cette organisation internationale publique à but non lucratif vouée à rendre l’Internet plus sécurisé, plus stable et plus interopérable, sont clairement pointées du doigt.

Du côté technique, certains s’interrogent aussi sur l’effet de déstructuration de la syntaxe du nom de domaine et les conséquences éventuelles en terme de visibilité et d’accessibilité pour l’internaute habitué à se rendre sur un site du type www.dupont.com plutôt que www.site.dupont. A cela s’ajoute aussi le problème du cyber-squatting qui forcera les grandes entités à investir dans ces extensions sous peine de se les faire siffler par un concurrent.

Le retard annoncé par l’ICANN est principalement dû à l’intervention de la chambre de commerce américaine qui, en décembre dernier, soulignait que l’ICANN n’avait pas mis à disposition une documentation précise sur l’impact de cette initiative.

L’ICANN a modifié son étude sur les conséquences techniques et commerciales de l’introduction des nouvelles GTLD et invitent les parties tierces à s’y référer afin d’ouvrir une série de discussions à partir d’avril prochain.

auteur : Guillaume Belfiore
source NetEco.com

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